Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (1), le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent dans le monde, avec près de 2 millions de cas diagnostiqués en 2020 (2).
Le cancer colorectal est également la deuxième cause de décès par cancer dans le monde. Il était responsable de près d’un million de décès en 2020.
Comme pour tous les types de cancer, le pronostic et les chances de survie dépendent du stade de la maladie au moment du diagnostic. Si la maladie est diagnostiquée à un stade précoce, le pronostic est très bon. Malheureusement, ce cancer est souvent diagnostiqué à un stade tardif, souvent avec des métastases, et le taux de survie à 5 ans est très faible.
C’est pourquoi le dépistage du cancer colorectal est essentiel pour détecter ce cancer à un stade précoce. Aux États-Unis, l’US Preventive Services Task Force (USPSTF) recommande le dépistage du cancer colorectal à partir de 50 ans et jusqu’à 75 ans (3). Cette recommandation est également répandue dans de nombreux autres pays, où le dépistage est généralement recommandé pour les adultes âgés de 50 à 75 ans. Certains pays font pression pour que l’âge recommandé pour le dépistage soit ramené à 45 ans.
L’importance du dépistage du cancer colorectal
Le dépistage du cancer colorectal est essentiel pour détecter et prévenir son développement, ce qui peut avoir un impact significatif sur le pronostic du patient (4). Les tests de dépistage comprennent des analyses de selles, des coloscopies et des coloscopies virtuelles, qui visent toutes à identifier des excroissances anormales ou des polypes dans le côlon ou le rectum pouvant indiquer la présence d’un cancer ou d’un état précancéreux. La détection précoce de ces excroissances anormales permet de les retirer avant qu’elles ne deviennent cancéreuses, ce qui prévient le développement du cancer colorectal (5).

Parmi les tests de dépistage, la coloscopie est une procédure courante qui implique l’utilisation d’un long tube flexible muni d’une minuscule caméra et d’une lumière à son extrémité, appelé coloscope. La procédure est généralement effectuée sous sédation pour minimiser l’inconfort, et permet aux médecins d’examiner soigneusement la paroi du côlon et du rectum pour y déceler d’éventuelles anomalies. Si des tissus anormaux ou des polypes sont détectés au cours de la coloscopie, le médecin peut procéder à une biopsie en vue d’une analyse plus approfondie ou les retirer complètement. Ces tests sont conçus pour détecter la présence d’excroissances anormales ou de polypes dans le côlon ou le rectum qui peuvent indiquer la présence d’un cancer ou d’un état précancéreux. Si elles sont détectées tôt, ces excroissances anormales peuvent être enlevées avant qu’elles ne deviennent cancéreuses, empêchant ainsi le développement du cancer colorectal.
On ne saurait trop insister sur l’importance du dépistage du cancer colorectal. On estime que si toutes les personnes âgées de plus de 50 ans se soumettaient régulièrement à un dépistage du cancer colorectal, le nombre de décès pourrait être réduit de 60 % (6). En outre, comme le cancer colorectal se développe souvent sans symptômes, un dépistage régulier est le seul moyen de le détecter avant qu’il ne soit avancé et plus difficile à traiter.
La sensibilisation à l’importance du dépistage du cancer colorectal est essentielle pour améliorer les taux de dépistage et réduire l’incidence de ce cancer. Il s’agit notamment d’informer les gens sur les risques du cancer colorectal, les avantages d’une détection précoce et les différentes options de dépistage disponibles. Il est également important d’aborder les idées fausses et les craintes communes qui peuvent empêcher les gens de se faire dépister, comme l’inconfort pendant la procédure.
Comment se faire dépister?
Le cancer colorectal est généralement dépisté à l’aide d’une combinaison de différents tests, qui peuvent inclure un test de selles, une coloscopie, une sigmoïdoscopie ou une coloscopie virtuelle. Les analyses de selles permettent de détecter la présence de sang dans les selles, ce qui peut indiquer la présence d’un cancer colorectal, tandis que les coloscopies et les sigmoïdoscopies permettent aux médecins d’examiner l’intérieur du côlon et du rectum à la recherche d’éventuelles excroissances anormales ou de polypes.
Les coloscopies virtuelles utilisent une technologie radiographique spécialisée pour créer des images du côlon et du rectum, ce qui permet aux médecins d’identifier toute anomalie potentielle. Le type et la fréquence des tests recommandés peuvent varier en fonction de l’âge, des antécédents familiaux et d’autres facteurs de risque. Il est recommandé de discuter avec son médecin des tests de dépistage appropriés et de prendre régulièrement des rendez-vous de dépistage.
Dans certains pays, il est possible d’acheter un kit de test à domicile pour prélever un petit échantillon de selles et l’envoyer à un laboratoire.
Pourquoi faire de l’activité physique?

Outre la détection précoce évoquée ci-dessus, il est également important de souligner l’impact positif de l’activité physique sur le développement du cancer colorectal.
De nombreuses études médicales ont établi un lien significatif entre l’activité physique régulière et la réduction du risque de développer un cancer colorectal (7, 8). En effet, il a été démontré qu’une activité physique régulière peut diminuer l’incidence du cancer colorectal jusqu’à 50 %. Diverses hypothèses ont été proposées pour expliquer cette association, notamment la capacité de l’activité physique à réduire l’inflammation chronique et la résistance à l’insuline, qui sont toutes deux des facteurs de risque bien établis dans le développement des cancers.
En outre, il a été démontré que l’activité physique améliore les résultats pour les personnes chez qui un cancer colorectal a déjà été diagnostiqué, notamment en améliorant les taux de survie et en réduisant le risque de récidive. Ces résultats suggèrent que l’activité physique devrait être considérée comme un important élément du mode de vie dans la prévention et la gestion du cancer colorectal.
Le mois de mars est le mois de la sensibilisation au cancer colorectal et est souvent utilisé pour faire connaître toutes les options de dépistage. En détectant et en éliminant les tissus anormaux avant qu’ils ne deviennent cancéreux, le dépistage du cancer colorectal peut sauver des vies (9). Au cours de ce mois, des campagnes de communication et d’éducation sont lancées pour sensibiliser les adultes, en particulier les jeunes adultes, à l’importance du dépistage du cancer colorectal.
Sensibilisation
La sensibilisation à l’importance du dépistage du cancer colorectal est essentielle pour améliorer les taux de dépistage et réduire l’incidence de ce cancer. En informant les gens sur les avantages d’une détection précoce et en s’attaquant aux idées fausses et aux craintes courantes, nous pouvons encourager un plus grand nombre de personnes à subir ce test important et, en fin de compte, à sauver des vies.
Outre la sensibilisation à l’importance du dépistage du cancer colorectal, il est également essentiel d’informer le public sur les avantages d’une activité physique régulière dans la prévention du cancer colorectal. En promouvant l’activité physique en tant que facteur clé modifiable du mode de vie, nous pouvons réduire le risque de développer un cancer colorectal et améliorer l’état de santé général.
En sensibilisant davantage le public à l’importance de l’activité physique dans la prévention du cancer colorectal, nous pouvons contribuer à réduire le fardeau de cette maladie et à améliorer la santé de la population.
Pour plus d’informations sur ce sujet, vous pouvez consulter le site web de DICE (Digestive Cancers Europe) à l’adresse suivante : https://eccam2023.digestivecancers.eu
Références
1) https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/cancer
2) https://gco.iarc.fr/today/home
3) Jennifer S Lin, Leslie A Perdue et al. Screening for Colorectal Cancer: Updated Evidence Report and Systematic Review for the US Preventive Services Task Force. JAMA. 2021 May 18;325(19):1978-1998.
4) Chyke A Doubeni, Douglas A Corley et al. Effectiveness of screening colonoscopy in reducing the risk of death from right and left colon cancer: a large community-based study.
Gut. 2018 Feb;67(2):291-298.
5) Hermann Brenner, Matthias Kloor et al. Colorectal cancer. Lancet. 2014 Apr 26; 383(9927):1490-1502.
6) Ann G Zauber. The Impact of Screening on Colorectal Cancer Mortality and Incidence – Has It Really Made a Difference? Dig Dis Sci. 2015 Mar; 60(3): 681–691.
7) Krasimira Aleksandrova, Mazda Jenab et al. Physical activity, mediating factors and risk of colon cancer: insights into adiposity and circulating biomarkers from the EPIC cohort. International Journal of Epidemiology, Volume 46, Issue 6, December 2017, Pages 1823–1835
8) K Y Wolin, Y Yan et al. Physical activity and colon cancer prevention: a meta-analysis. Br J Cancer. 2009. Feb 24; 100(4): 611-616
9) Haddon J Pantel, David A Kleiman et al. Has National Colorectal Cancer Awareness Month increased endoscopy screening rates and public interest in colorectal cancer? Surg Endosc. 2021 Jan;35(1):398-405.